Comment évoluent les discriminations à la location en 2025 ?

14 juillet 2025

Discriminations à la location en 2025 : état des lieux et outils

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Depuis les années 80, associations et organismes publics enquêtent sur les différences de traitement des locataires à la recherche d’un logement. Où en est-on en 2025 ? On fait le point sur les motifs de discriminations à la location les plus fréquents, le cadre légal et les outils pour lutter contre les comportements discriminatoire des propriétaires et des professionnels de l’immobilier.

Quels sont les motifs de discrimination à la location en 2025 ?

La discrimination à la location désigne le fait, pour un propriétaire privé, un bailleur public ou un agent immobilier, de refuser de louer un bien à un candidat pour des raisons non reconnues par la loi. En effet, légalement, un bailleur a le droit de choisir son locataire en se basant sur des critères objectifs, comme :

  • Le montant des revenus ;
  • La stabilité des ressources ;
  • Le fait de vouloir exercer une activité professionnelle à son domicile ;
  • L’existence d’un garant ou d’une caution privée. 

Le propriétaire ne peut pas invoquer le sexe, l’âge, l’apparence physique, la religion ou les opinions politiques pour justifier son refus de louer son logement. La loi définit une liste de plus de 20 critères qui, s’ils sont retenus par le bailleur pour refuser votre dossier, constituent une discrimination à la location. D’après le Défenseur des droits, voici les motifs discriminatoires les plus courants rencontrés en 2025 par les aspirants locataires.

Le handicap du candidat à la location

En 2025, 33 % des personnes qui ont saisi le Défenseur des droits pour lui faire part d’une discrimination à la location étaient en situation de handicap. Le trentième rapport de la Fondation pour le Logement des Défavorisés, paru la même année, a aussi mis en lumière la difficulté des locataires et propriétaires handicapés à accéder à un logement. 

La discrimination à la location liée au handicap s’expliquerait de deux façons. Pour justifier le refus de location, les bailleurs mettent en avant :

  • L’inadaptation du logement à une personne en situation de handicap physique (locataire en fauteuil roulant ou présentant une obésité morbide, par exemple) ;
  • La solvabilité insuffisante des bénéficiaires d’une pension d’invalidité, d’une allocation adulte handicapé (AAH) ou d’une rente accident du travail.

L’origine réelle ou supposée du futur locataire d’un logement

26 % des dossiers adressés au Défenseur des droits portaient sur une discrimination liée à l’origine, c’est-à-dire l’appartenance réelle ou supposée à une ethnie (en raison du nom ou de l’apparence physique, notamment). Ce fait n’est pas nouveau. L’origine est l’un des principaux critères de discrimination depuis les premières campagnes de testing.

Les différentes études menées par des acteurs privés, comme SOS Racisme et la FNAIM, (Fédération nationale de l’immobilier) ou publics (CNRS, Communauté d’agglomération du Grand Périgueux, ministère du Logement) obtiennent des chiffres différents, mais toutes arrivent à la même conclusion : une personne perçue comme étant d’origine africaine aura plus de difficultés qu’une personne vue comme ayant une origine française à signer un bail de location. À situation comparable (ressources, composition familiale, garant, etc.), les dossiers des locataires issus des territoires ultra-marins reçoivent également plus de refus que ceux des métropolitains. 

Les autres facteurs de discrimination à la location en 2025

Les autres causes de saisine du Défenseur des droits pour une discrimination au logement sont :

  • L’âge ;
  • La nationalité ; 
  • L’état de santé (grossesse ou maladie, par exemple).

L’organisme note aussi l’augmentation, ces dix dernières années, des discriminations liées à la vulnérabilité économique et à l’orientation sexuelle lors de la recherche d’un logement.

La lutte contre la discrimination au logement en 2025

Le cadre légal de la discrimination à la location n’a pas évolué depuis de nombreuses années. La pratique est interdite par :

  • L’article 225-1 du Code pénal ;
  • L’article 1 de la loi n° 89-462 du 6 juillet 1989 sur les rapports locatifs.

Le propriétaire ou son intermédiaire qui se rend coupable de discrimination à la location en 2025 encourt 3 ans de prison et 45 000 euros d’amende

Les recours pour les locataires victimes d’une discrimination au logement en 2025

Si vous pensez être victime d’une discrimination à la location, vous pouvez :

  • Saisir le Défenseur des droits en ligne ou par téléphone ;
  • Signaler les faits à la police ou à la gendarmerie en ligne grâce à ce chat. Vous serez mis en relation avec un agent des forces de l’ordre, formé à la lutte contre les discriminations ; 
  • Déposez plainte jusqu’à 6 ans après les faits. 

Les outils de lutte contre les discriminations à la location

La lutte contre les discriminations à la location passe aussi par la formation et l’information des différents acteurs (agents immobiliers, propriétaires, bailleurs, etc.).

Ainsi, le Défenseur des droits a lancé en 2025 la campagne « Louer sans discriminer » auprès des professionnels de l’immobilier. Composée d’un guide, d’une fiche pratique et d’une affiche, elle vise à rappeler la loi et à accompagner les agents dans leur action de lutte contre les discriminations. 

La FNAIM collabore aussi avec SOS Racisme depuis 2020 afin de tester les discriminations dans son réseau, d’adapter et de renforcer la formation de ses collaborateurs. Ce programme prévoit en plus des sanctions pour les agences qui se rendraient coupables de pratiques discriminatoires. 

Trois conseils pour trouver un logement plus facilement quand on risque d’être victime de discrimination

Futur locataire, vous pensez que vous risquez d’être discriminé dans votre recherche de logement ? Voici quelques conseils à suivre pour trouver une location et signer un bail plus rapidement. 

  1. Constituez un dossier de location complet, mais conforme à la loi. Transmettez uniquement au propriétaire du logement les pièces autorisées et ne communiquez pas au bailleur des informations qu’il n’a pas besoin de connaître, sur votre santé par exemple. 
  2. Si vous craignez que votre situation sociale et économique vous stigmatise, prenez un garant. Vous pouvez faire appel à un proche ou à un système de caution privée, comme Garantme. Cette solution permet non seulement de garantir le paiement des loyers, mais aussi de rassurer le bailleur : si l’organisme a accepté votre dossier, c’est que vous êtes solvable. 
  3. Enfin, essayez de vous adresser à une agence si votre candidature est refusée par les particuliers. En effet, la discrimination à la location peut être le fait d’un agent immobilier ou d’un propriétaire. Cependant, les études tendent à montrer que les professionnels sont moins susceptibles de discriminer un candidat pour un motif illégal que les bailleurs privés.

En résumé

La discrimination à la location est interdite par la loi. Pourtant, elle continue d’avoir cours. En 2025, le handicap et l’origine sont les principales causes de refus discriminatoires d’accès à un logement. Face au phénomène, associations et professionnels de l’immobilier se mobilisent afin de renforcer la lutte et diffuser les bonnes pratiques.

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