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Depuis les années 80, associations et organismes publics enquêtent sur les différences de traitement des locataires à la recherche d’un logement. Où en est-on en 2025 ? On fait le point sur les motifs de discriminations à la location les plus fréquents, le cadre légal et les outils pour lutter contre les comportements discriminatoire des propriétaires et des professionnels de l’immobilier.
La discrimination à la location désigne le fait, pour un propriétaire privé, un bailleur public ou un agent immobilier, de refuser de louer un bien à un candidat pour des raisons non reconnues par la loi. En effet, légalement, un bailleur a le droit de choisir son locataire en se basant sur des critères objectifs, comme :
Le propriétaire ne peut pas invoquer le sexe, l’âge, l’apparence physique, la religion ou les opinions politiques pour justifier son refus de louer son logement. La loi définit une liste de plus de 20 critères qui, s’ils sont retenus par le bailleur pour refuser votre dossier, constituent une discrimination à la location. D’après le Défenseur des droits, voici les motifs discriminatoires les plus courants rencontrés en 2025 par les aspirants locataires.
En 2025, 33 % des personnes qui ont saisi le Défenseur des droits pour lui faire part d’une discrimination à la location étaient en situation de handicap. Le trentième rapport de la Fondation pour le Logement des Défavorisés, paru la même année, a aussi mis en lumière la difficulté des locataires et propriétaires handicapés à accéder à un logement.
La discrimination à la location liée au handicap s’expliquerait de deux façons. Pour justifier le refus de location, les bailleurs mettent en avant :
26 % des dossiers adressés au Défenseur des droits portaient sur une discrimination liée à l’origine, c’est-à-dire l’appartenance réelle ou supposée à une ethnie (en raison du nom ou de l’apparence physique, notamment). Ce fait n’est pas nouveau. L’origine est l’un des principaux critères de discrimination depuis les premières campagnes de testing.
Les différentes études menées par des acteurs privés, comme SOS Racisme et la FNAIM, (Fédération nationale de l’immobilier) ou publics (CNRS, Communauté d’agglomération du Grand Périgueux, ministère du Logement) obtiennent des chiffres différents, mais toutes arrivent à la même conclusion : une personne perçue comme étant d’origine africaine aura plus de difficultés qu’une personne vue comme ayant une origine française à signer un bail de location. À situation comparable (ressources, composition familiale, garant, etc.), les dossiers des locataires issus des territoires ultra-marins reçoivent également plus de refus que ceux des métropolitains.
Les autres causes de saisine du Défenseur des droits pour une discrimination au logement sont :
L’organisme note aussi l’augmentation, ces dix dernières années, des discriminations liées à la vulnérabilité économique et à l’orientation sexuelle lors de la recherche d’un logement.
Le cadre légal de la discrimination à la location n’a pas évolué depuis de nombreuses années. La pratique est interdite par :
Le propriétaire ou son intermédiaire qui se rend coupable de discrimination à la location en 2025 encourt 3 ans de prison et 45 000 euros d’amende.
Si vous pensez être victime d’une discrimination à la location, vous pouvez :
La lutte contre les discriminations à la location passe aussi par la formation et l’information des différents acteurs (agents immobiliers, propriétaires, bailleurs, etc.).
Ainsi, le Défenseur des droits a lancé en 2025 la campagne « Louer sans discriminer » auprès des professionnels de l’immobilier. Composée d’un guide, d’une fiche pratique et d’une affiche, elle vise à rappeler la loi et à accompagner les agents dans leur action de lutte contre les discriminations.
La FNAIM collabore aussi avec SOS Racisme depuis 2020 afin de tester les discriminations dans son réseau, d’adapter et de renforcer la formation de ses collaborateurs. Ce programme prévoit en plus des sanctions pour les agences qui se rendraient coupables de pratiques discriminatoires.
Futur locataire, vous pensez que vous risquez d’être discriminé dans votre recherche de logement ? Voici quelques conseils à suivre pour trouver une location et signer un bail plus rapidement.
En résumé
La discrimination à la location est interdite par la loi. Pourtant, elle continue d’avoir cours. En 2025, le handicap et l’origine sont les principales causes de refus discriminatoires d’accès à un logement. Face au phénomène, associations et professionnels de l’immobilier se mobilisent afin de renforcer la lutte et diffuser les bonnes pratiques.
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