Un locataire peut-il héberger quelqu'un librement dans la location ?

27 octobre 2023

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Lorsqu'un locataire occupe un logement en location, la question de savoir s'il peut héberger quelqu'un librement dans cet espace peut parfois soulever des préoccupations. 

Locataires et propriétaires n’ont pas toujours la même vision à propos de ce sujet épineux. Simple accueil temporaire ou sous location déguisée ? La frontière peut parfois être floue et les conflits entre locataires et bailleurs récurrents. 

Alors quelles règles encadrent ce sujet ? La réponse à cette question dépend de plusieurs facteurs, y compris les termes du bail, la législation locale et les droits du propriétaire. Explications. 

Règles de l’hébergement

L'hébergement consiste à offrir gratuitement à une personne la possibilité de séjourner dans son logement, sans attendre de contrepartie en échange. Toutefois, sans forcément parler de loyer, si l'hébergement implique une rémunération sous forme d'heures de ménage ou de services de gardiennage, il ne peut plus être légalement qualifié d'hébergement, mais plutôt de sous-location.

Les droits du propriétaire

Les propriétaires ont des droits en matière de location. Ils ont le droit de protéger leur propriété et de s'assurer que les occupants respectent les termes du bail. Si un locataire souhaite héberger quelqu'un dans la location, il est généralement judicieux de consulter le propriétaire et d'obtenir son autorisation.

Le propriétaire peut avoir des préoccupations légitimes, telles que la responsabilité en cas de dommages causés par l'occupant non autorisé. En obtenant l'autorisation du propriétaire, le locataire peut éviter de potentielles violations du bail et maintenir une relation locative harmonieuse.

Sous quelles conditions un propriétaire peut empêcher un locataire d'héberger une personne ? 

Un propriétaire ne peut pas empêcher formellement son locataire d'accueillir une personne chez lui. Cela constitue une clause abusive et est considéré comme non contraignant dans un contrat de location, comme le précise l'article 4 de la loi du 6 juillet 1989 : « est réputée non écrite la clause qui interdit au locataire d’héberger des personnes ne vivant pas habituellement avec lui ».

En ce qui concerne les relations amoureuses, si le locataire entame une relation de couple en cours de bail, il est recommandé que celui-ci en informe son bailleur, mais ce dernier ne peut pas lui interdire de vivre en couple dans le logement. Dans ce cas, il est judicieux de signer un avenant au contrat pour prendre en compte cette nouvelle situation, ce qui apporte une certaine tranquillité à toutes les parties.

Il convient toutefois de noter que l'hébergement de proches peut avoir des implications sur le bail en cas de décès du locataire. Par exemple, si le couple se marie pendant la période du bail, le conjoint survivant aura des droits sur la poursuite du bail. 

De même, si les personnes hébergées sont des proches (enfants, petits-enfants, parents, grands-parents, partenaires de Pacs, concubins notoires), elles auront des droits concernant le transfert du bail.

Les termes du bail

La première étape pour déterminer si un locataire peut héberger quelqu'un dans sa location est donc de consulter le bail. Le bail est un contrat juridique qui régit la relation entre le locataire et le propriétaire. Il spécifie généralement la durée de la location, le montant du loyer, les responsabilités du locataire et du propriétaire, ainsi que d'autres clauses importantes.

Dans de nombreux cas, le bail stipule qui a le droit d'occuper le logement. Si le bail précise que seul le locataire nommé dans le contrat a le droit d'habiter les lieux, héberger quelqu'un d'autre sans autorisation pourrait constituer une violation du bail.

Le principe de la sous-location 

La sous-location est une pratique courante dans le domaine de la location immobilière. Elle consiste pour le locataire à louer tout ou une partie de son logement à une tierce personne, souvent temporairement, en vertu d'un contrat distinct de celui qu'il a avec le propriétaire du bien (le bailleur). 

La sous-location peut être pratique pour le locataire qui souhaite partager son logement ou le rentabiliser, par exemple, pendant une période d'absence. Cependant, elle doit généralement respecter certaines conditions. D'abord, le bail initial doit autoriser la sous-location. 

Ensuite, le locataire sous-loueur devra obtenir l'accord écrit du bailleur pour procéder à cette sous-location. Cela signifie que le propriétaire doit donner son consentement formel. Si ces conditions ne sont pas remplies, la sous-location pourrait être illégale, entraînant des conséquences juridiques pour le locataire. Il est également important de noter que le locataire restera toujours responsable envers le bailleur, tant en termes de paiement du loyer que de respect des clauses du bail. 

En somme, bien que la sous-location puisse offrir des avantages, elle exige une planification préalable, l'autorisation du propriétaire et une attention particulière à la réglementation locative locale pour éviter des problèmes juridiques.

Le risque d’abandon de la location

Il est important de noter que si un locataire héberge quelqu'un dans la location sans autorisation, cela pourrait entraîner l'abandon de la location. L'abandon se produit lorsque le locataire ne respecte pas les termes du bail, ce qui peut donner au propriétaire le droit de résilier le contrat de location.

Pour éviter des problèmes juridiques potentiels, il est conseillé au locataire de communiquer ouvertement avec le propriétaire et d'obtenir une autorisation écrite pour héberger quelqu'un d'autre dans le logement.

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