Proptech : un avenir qui s’assombrit ?

12 septembre 2023

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Alors que le marché immobilier subit actuellement une crise durable, portée par la hausse des taux d’intérêts, une étude menée par Xerfi a récemment souligné les risques d’un ralentissement significatif pour le secteur des Proptech. Ces startups qui  révolutionnent l’immobilier, proposent des nouvelles solutions technologiques innovantes aux professionnels et aux particuliers.

Alors que faut-il attendre de ces startups dans les prochains mois ? Quelle sera la réaction du marché ? Thomas Reynaud, CEO et co-fondateur de Garantme, réagit à l’étude Xerfi et nous partage son point de vue. 

Le modèle économique à l’épreuve de la crise 

Le marché immobilier connaît depuis plusieurs mois une crise brutale dopée par la hausse inexorable des taux d’intérêts. C’est tout le secteur qui connait aujourd’hui un ralentissement.

De la transaction à la gestion locative, tous les professionnels sont concernés et les Proptech n’échappent pas à la crise. 

Ces jeunes entreprises au modèle économique souvent encore fragile ont tout à craindre de ce ralentissement très net du secteur. Si le marché immobilier est en pleines turbulences, les Proptechs ont encore un avenir prometteur et un rôle essentiel à jouer auprès des acteurs historiques du secteur comme le confirme, Thomas Reynaud : 

“On entre dans une période d’assainissement du marché où les startups ont déjà validé un modèle économique, ou vont le valider, ou bien vont disparaître” 

L’industrie est donc mise à rude épreuve et l’impact de la crise devrait agir comme un révélateur mettant en lumière la solidité des modèles. Certaines Proptech devraient ainsi tirer leur épingle du jeu, bien que les modèles plus fragiles ne doivent pas forcément craindre pour leur futur.

“Les acteurs dont le modèle économique est fragile ont toujours un avenir grâce à la consolidation du secteur qui va s’opérer, mais à une condition : avoir produit des innovations technologiques qui ont un impact sur la chaîne de valeur et qui sont pertinentes pour les acteurs établis, ou des startups plus matures. Le fusion-acquisition apparait donc comme un levier de consolidation du marché comme l’a démontré Garantme avec les rachats de Loumi et Citima.” nous explique Thomas Reynaud.

Le rôle central des acteurs historiques 

Pour trouver l’issue de cette crise, il faudra donc certainement se tourner vers les acteurs historiques du secteur immobilier. Ceux-ci sont les principaux clients et donc principaux moteurs du marché des Proptech. Et bien qu’ils soient, eux aussi, soumis au ralentissement du marché, leur activité ne va pas cesser pour autant et leurs besoins avec, comme le confirme Thomas Reynaud : 

“La croissance des néo-agences ou des acteurs souhaitant remplacer les acteurs existants est à risque sur un marché en contraction, mais la croissance des acteurs qui aident les historiques à se transformer est au vert : dans une période de contraction, les acteurs en place sont vigilants à leurs coûts. Cela ne veut pas dire qu’ils n’achètent plus de prestation, mais qu’ils vont concentrer leurs dépenses sur les prestations leur faisant gagner des points de marge, donc sur les solutions d’optimisation des opérations. Sur un marché qui engrange des milliards, chaque point de marge se transforme en millions.” 

C’est donc vers l’efficacité et la rentabilité que les acteurs historiques du marché immobilier vont se tourner. Le but sera de sécuriser les revenus et de grappiller chaque petit point de marge afin de faire la différence sur un marché en contraction. 

Le rôle des investisseurs face à la crise

Cette recherche de sécurisation des profits ne va toutefois pas seulement concerner les acteurs du marché immobilier, mais également les investisseurs. Ceux-ci ont massivement financé les Proptech ces dernières années et accompagné un grand nombre de jeunes pousses dans leur développement. En 2022, le secteur a réalisé 465M€ de levées de fonds.

Alors faut-il craindre de voir le robinet coupé ? Pas nécessairement à en croire Thomas Reynaud : 

“Pour moi, contrairement à ce que dit l’étude, le capital ne va pas se retirer, car les fonds levés en 2020, 2021 et début 2022 sont conséquents et les investisseurs ont besoin de déployer ces fonds pour optimiser leur taux de retour. Cependant, le capital va se concentrer, sur les leaders ou les leaders pressentis.” 

Il est aussi important de souligner que l’État joue un rôle dans le financement des jeunes entreprises. Grâce au dispositif FrenchTech et aux fonds de BPI France, il apporte son soutien à de nombreuses Proptech. 

La crise actuelle va donc entraîner une sélection naturelle pour les Proptech. Une sélection selon plusieurs critères bien souvent liés : le modèle économique, l’innovation et la confiance du capital.

Malgré la crise actuelle, les Proptech ont encore un rôle majeur à jouer. Les solutions qu’elles apportent sont nécessaires alors que le marché immobilier a un certain retard en matière d’intégration numérique et va devoir faire face à des enjeux colossaux comme la transition énergétique. L’âge d’or est peut-être terminé, mais vient à présent l’heure de la maturité pour les acteurs qui sauront faire leurs preuves.

Proposez le meilleur des garants à vos bailleurs et locataires. Ce n’est pas une GLI inversée, c’est une vraie caution.