En 2026, il va encore y avoir du changement du côté du diagnostic de performance énergétique (DPE). Et le moins que l’on puisse dire, c’est que cette évolution est à l’avantage des propriétaires de passoires thermiques. En effet, certains logements, qui auraient dû être interdits de location à cause de leurs piètres performances énergétiques, vont être requalifiés à partir du 1er janvier 2026.
Vous êtes propriétaire d’un logement équipé d’un chauffage électrique gourmand en énergie ? On vous explique en quoi les changements du DPE en 2026 vont impacter votre activité de loueur.
Promulguée en 2021, la loi Climat et Résilience a pour objectif de lutter contre les passoires thermiques et l’indécence locative. Elle prévoit d’interdire la location des logements les plus énergivores selon un calendrier précis :
Toutefois, le 1er avril 2025, une proposition de loi du Sénat est venue assouplir les règles, ce qui explique pourquoi on trouve toujours des logements étiquetés G en location fin 2025.
En effet, la France fait face à une crise de l’immobilier.
La demande étant beaucoup plus forte que l’offre, de nombreux locataires éprouvent des difficultés à se loger. De plus, les propriétaires bailleurs ne peuvent pas tous faire face au coût élevé des travaux de rénovation énergétique, du moins pas dans un délai aussi court. Ils bénéficient donc d’un sursis à condition de s’engager dans des rénovations visant à améliorer la performance énergétique de leurs biens en location.
À partir du 1er janvier 2026, l’étiquette des logements en location va être révisée afin de corriger l’inégalité de traitement pénalisant l’électricité par rapport au gaz ou encore au fioul.
Le DPE des logements chauffés à l’électricité va donc être amélioré dans quelques semaines : une aubaine pour les propriétaires bailleurs qui bénéficient d’un sursis supplémentaire avant l’interdiction de location de leurs biens.
Au 1er janvier 2026, la méthode de calcul du diagnostic de performance énergétique change. Ainsi, le coefficient de conversion de l’électricité, qui était fixé à 2,3 va être abaissé à 1,9.
Jusqu’à présent, les logements chauffés à l’électricité étaient pénalisés par un coefficient élevé. Le nouveau calcul sera plus égalitaire, car le coefficient se rapprochera beaucoup plus de celui des habitations dotées d’un chauffage au gaz, au fioul ou au bois.
Bon à savoir : Avec ce nouveau mode de calcul, les biens chauffés à l’électricité qui s’en sortiront le mieux seront les petites surfaces et ceux qui combinent électricité et chauffage au bois en énergie d’appoint.
Concrètement, ça change quoi ?
Près de 850 000 logements vont gagner une classe, leur permettant ainsi de sortir du statut de passoire énergétique !
Ainsi, 50 000 logements devraient passer de l’étiquette G à l’étiquette F.
Leurs propriétaires auront donc jusqu’au 1er janvier 2028 pour réaliser des travaux de rénovation énergétique. Et ceux classés en F, qui passeront en E, bénéficieront d’un sursis jusqu’au 1er janvier 2034 !
Cette réforme proposée par le gouvernement est avantageuse pour les propriétaires.
En effet, depuis la promulgation de la loi Climat et Résilience, certains propriétaires bailleurs envisageaient de vendre. Pour continuer de louer, ces derniers étaient dans l’obligation de mener rapidement des travaux de rénovation énergétique, souvent jugés très coûteux.
Autre bonne nouvelle pour les propriétaires, le DPE sera recalculé gratuitement en 2026, sans nouvelle visite du diagnostiqueur. Si votre logement en classé F au 31 décembre 2025, il pourra automatiquement passer en E au 1er janvier 2026.
Pour les locataires, l’intérêt de la réforme est mitigé.
D’un côté, le marché locatif devrait bénéficier d’une nouvelle dynamique.
Mais de l’autre, la consommation énergétique et le montant des factures de chauffage seront toujours aussi élevés, malgré une étiquette plus flatteuse.
Avec cette nouvelle réforme, le gouvernement ne cherche pas uniquement à redynamiser le marché de l’immobilier locatif. Son objectif est surtout d’inciter les propriétaires à mener des travaux de rénovation énergétique en leur donnant un sursis supplémentaire.
Les aides à la rénovation énergétique (MaPrimeRénov) seront également mieux ciblées.
Les logements actuellement chauffés aux énergies fossiles auront tout intérêt à passer à la pompe à chaleur, une solution décarbonée dont la performance énergétique est supérieure.
En tant que propriétaire d’un bien à louer, vous hésitez peut-être à vendre ou à continuer de louer en 2026.
Le nouveau mode de calcul du DPE peut vous aider à prendre la bonne décision.
Si c’est le cas de votre logement, vous pourrez continuer de louer jusqu’en 2028 ou 2034, même sans engager de travaux de rénovation énergétique.
En bref, avec les changements du DPE en 2026, le gouvernement se place définitivement en faveur des propriétaires bailleurs. Toutefois, l’impact des passoires thermiques ne doit pas être négligé. Pour limiter leur impact environnemental et favoriser la décence locative, la rénovation énergétique est un passage obligé pour de nombreux logements du parc locatif français.