Le secteur immobilier évolue lentement face aux transformations numériques et à l’explosion de l’intelligence artificielle (IA). Pour preuve, dans une enquête sur l’immobilier et le digital que nous avions menée en 2023, seulement 24 % des agences déclaraient utiliser des solutions innovantes digitales (visite 3D, application, calendrier en ligne, plateforme de dépôt des dossiers locataires…) depuis plus de 3 ans. 40 % d’entre elles y avaient recours depuis plus d’un an, et 36 % depuis moins d’un an.
Pourtant, les bénéfices de la digitalisation sont nombreux : gain de temps, meilleure gestion des dossiers, qualité de service accrue, attractivité renforcée. Alors, pourquoi le marché immobilier reste-t-il en retard sur d’autres secteurs comme la finance ou le retail ? Quels sont les véritables freins à la digitalisation de l’immobilier et, surtout, comment les agents immobiliers peuvent-ils les dépasser pour rester compétitifs ?
La transformation digitale de l'immobilier est bel et bien en marche. Signatures électroniques, visites virtuelles ou en réalité augmentée, plateformes de gestion locative, outils de data pour estimer les prix des biens anciens ou en construction, prospection… Les innovations ne manquent pas. Pourtant, dans les agences immobilières, ces solutions ne sont pas toujours adoptées ou pleinement utilisées. Explications.
Beaucoup d’agents immobiliers perçoivent encore le digital comme une contrainte, voire une menace. Habitués à des méthodes “à l’ancienne” éprouvées, certains perçoivent la digitalisation comme une remise en cause de leur savoir-faire. Pourtant, intégrer de nouveaux outils digitaux ne signifie pas renier son expertise, mais l’enrichir pour mieux répondre aux attentes du marché et être encore plus performant(e).
Implémenter une nouvelle solution numérique demande du temps, de l’accompagnement, parfois une formation. Or, dans des agences sous tension, ce temps est rare. On préfère souvent s’en tenir à des outils connus, même s’ils sont moins efficaces. Pourtant, ce temps initial investi dans des innovations du marché immobilier peut générer des gains significatifs sur le long terme.
De nombreux professionnels de l’immobilier n’ont pas encore été (bien) formés aux outils numériques et à l’analyse des datas exploitables. Ils associent alors souvent la digitalisation à une complexité technique, à une perte de contrôle ou à une obligation de tout réapprendre. Or, les outils technologiques les plus efficaces aujourd’hui sont pensés pour des utilisateurs lambda. Leur interface est simple, intuitive, et l’accompagnement à la prise en main est de plus en plus personnalisé.
Une plateforme innovante comme celle de Garantme permet, par exemple, d’automatiser la vérification des dossiers locataires, de faciliter l’assurance des lots en gestion ou encore de suivre les sinistres en toute transparence. À la clé, plusieurs heures économisées chaque semaine.
Certaines solutions tech peuvent paraître chères au regard de leur prix sur le marché, surtout si on ne mesure pas leur retour sur investissement. Dans un contexte où les marges se resserrent, beaucoup d’agences hésitent à investir dans des plateformes ou des logiciels, pensant que ce n’est pas prioritaire. Pourtant, quelques centaines d’euros investis chaque mois peuvent faire gagner des heures de travail. De quoi avoir un très bon ROI une fois l’outil maîtrisé et utilisé au quotidien.
Cela est clairement une idée reçue. Aujourd’hui, même les profils seniors utilisent internet pour consulter des annonces, signer des documents ou suivre leur dossier en ligne. L’essentiel est d’expliquer les démarches et de proposer des interfaces claires. Un point d’attention à avoir lors du choix de l’outil. La digitalisation est un vrai plus, même pour les seniors, quand elle est bien accompagnée.
Une inquiétude légitime au vu des récentes affaires dans l’immobilier sur la protection des données : PAP et Sergic ont tous les deux été sanctionnés par la CNIL respectivement en 2024 et en 2019. Toutefois, les solutions digitales professionnelles sont en général très sérieuses sur ces points, avec des standards de sécurité élevés : chiffrement des données, hébergement sécurisé, conformité RGPD. À terme, la digitalisation est même une meilleure garantie contre les pertes de documents ou les erreurs humaines.
Ces freins, légitimes, ralentissent l’évolution du métier et ne permettent pas une gestion optimale des biens et des dossiers.
Parmi les technologies innovantes qui font bouger les lignes en entreprise, mais suscitent aussi beaucoup d’appréhension, l’intelligence artificielle occupe une place centrale. Contrairement à certaines idées reçues, elle ne remplace pas le professionnel – elle l’assiste, notamment grâce à son énorme capacité de traitement de datas.
Prenons les chatbots intelligents : ils répondent aux questions fréquentes des locataires ou propriétaires, même en dehors des horaires d’ouverture. Résultat : moins d’appels à traiter pour les équipes et une satisfaction client en hausse.
Autre application : les systèmes prédictifs. Grâce à l’analyse de données, certains outils peuvent détecter des comportements à risque (impayés potentiels, vacances prolongées), proposer des actions correctives, voire suggérer des ajustements de loyer basés sur l’évolution du marché. C’est une transformation radicale dans la manière de piloter un portefeuille de biens.
Entre rédaction de baux, de contrats, réalisation de diagnostics, étude des justificatifs et documents légaux..., la gestion des dossiers immobiliers peut être lourde et chronophage. Aujourd’hui, des outils permettent de centraliser, traiter et sécuriser tous ces éléments comme le fait déjà la plateforme Garantme.
Il y a aussi des initiatives gouvernementales comme le Carnet d’Informations du Logement (CIL) : cette innovation numérique “vise à centraliser les informations utiles sur les caractéristiques des logements (collectifs ou individuels, neufs ou anciens) et sur les travaux passés pour faciliter et accompagner les travaux d’amélioration de la performance énergétique”.
En digitalisant les informations et les processus, les agences fluidifient la communication avec les clients, réduisent les risques de litige, et se libèrent du papier, des erreurs de saisie et des oublis.
Bref, avec le digital, en agence, on passe moins de temps sur de l’administratif et plus sur le conseil, les relations humaines, l’accompagnement. Finalement, la digitalisation permet aux professionnels de retrouver le sens de leur métier.
La digitalisation offre aussi une meilleure visibilité sur l’activité. Avec la technologie, il devient facile de répondre à des questions telles que : quels biens peinent à se louer ? Où se trouvent les blocages ? Quels sont les prix du marché de façon plus précise ? Où privilégier la construction d’un bien ? Quels clients relancer ? Avec les bons outils, les décisions sont plus rapides, plus éclairées.
Pour surmonter les freins à la digitalisation dans l’immobilier et à la peur de l’innovation, les agences doivent adopter une approche progressive et structurée.
La première étape consiste à acculturer les équipes au digital, en particulier les agents immobiliers. Il s’agit de les sensibiliser aux bénéfices concrets des outils numériques et de leur montrer que la technologie, notamment l’intelligence artificielle, ne remplace pas l’humain : elle le complète. Bien utilisée, elle leur permet d’être plus performants, de gagner du temps sur les tâches répétitives, et donc de se concentrer sur ce qu’ils font de mieux : la relation client. Pour que la transformation digitale soit réellement adoptée, les agents doivent être convaincus que ces solutions les rendent plus efficaces au quotidien dans leurs processus, et qu’elles peuvent, à terme, avoir un impact positif sur leur rémunération. Plus de productivité, c’est souvent plus de business – et donc, plus de commissions !
Face au manque de temps, pas de solution miracle. Il va nécessairement falloir en dégager un tout petit peu au début, pour en gagner beaucoup après. Lors d’une réunion d’équipe, commencez par lister les tâches chronophages qui n’amusent personne en interne et ont peu de valeur ajoutée. S’agit-il de la rédaction des annonces ? De la retouche de photos ? De la gestion des dossiers clients ? De la prospection ? Une fois la liste établie en interne, voyez quelles solutions numériques peuvent les automatiser. Nous vous recommandons de réaliser l’étude de trois outils d’entreprises de la proptech (contraction des mots anglais Property - bien immobilier - et Technology - technologie -) avec un focus précis sur le coût, le gain de temps supposé et donc le ROI attendu, pour prendre une décision éclairée. Vous ne pourrez pas tout mettre en place d’un coup. Établissez un calendrier pour chacune des actions (benchmark, choix outil, signature du contrat, mise en place, formation, etc.). Le but est que le projet de digitalisation soit bel et bien mis en place, et non pas constamment dépriorisé.
Pour lever les freins liés à la sécurité des données, choisir des prestataires certifiés, avec un hébergement en France/Europe et une politique RGPD claire, permet de rassurer les équipes comme les clients.
Enfin, assister à des conférences, lire la presse spécialisée ou même suivre un coaching peut donner aux professionnels de l’immobilier la confiance nécessaire pour entamer sereinement cette transformation digitale.
Les freins à la digitalisation dans l’immobilier sont réels, mais ils peuvent être levés avec les bons leviers : pédagogie, accompagnement, outils adaptés et sécurisés. Finalement, ce n’est peut-être pas tant une question de technique, qu’une question de culture et d’habitudes dans les processus qui ont la vie dure !
En adoptant certaines solutions clés d’entreprises de la Proptech, les agences peuvent non seulement rattraper leur retard, mais surtout reprendre la main sur leur transformation, au service de leur performance et de la satisfaction de leurs clients. À la fin, le digital et le virtuel sont en réalité bien au service… des Hommes.