Les Jeux Olympiques et Paralympiques 2024 de Paris approchent à grands pas et avec eux leur cohorte de spectateurs venus du monde entier. Ce sont près de 16 millions de personnes qui sont attendues pour célébrer la grande messe du sport.
Bien sûr, cela n’est pas sans conséquences et l’accueil d’un tel afflux soulève de nombreuses questions et fait naître son lot de polémiques. Si les transports sont souvent au cœur des débats, le logement n’est pas en reste. Flambée du prix des hôtels, mise en location massive de logements, aussi bien par les propriétaires que par les locataires, chacun semble vouloir tirer son bénéfice des JO.
Une activité qui a des conséquences directes pour le secteur immobilier en lien avec la gestion locative. Pour en savoir plus, Garantme a interrogé les agences immobilières de Paris et de l’Île-de-France afin d’en savoir plus sur leur gestion de cette période qui s’annonce critique pour le marché locatif francilien.
En réalité, les effets des Jeux Olympiques et Paralympiques se font déjà ressentir sur le marché immobilier. En effet, 67% des professionnels interrogés, constatent d’ores et déjà une diminution du nombre de biens sur le marché. Un chiffre qui, au-delà de la crise de l’offre déjà existante, s’explique par le choix des propriétaires de sortir leurs biens du marché locatif à l’approche de l’événement.
De plus, 22% des agences immobilières interrogées identifient une hausse des loyers. Notamment pour des biens gérés par des particuliers. Il y a bien une “montée des enchères” à l’approche des JO.
Mais la mutation du marché locatif ne s’arrête pas seulement à l’ambition des propriétaires. Les locataires souhaitent aussi tirer leur épingle du jeu. En effet, 15% des professionnels sondés assurent que la sous-location est plus répandue ces derniers temps.
Le marché est donc en pleine effervescence dans le sillage des jeux olympiques avec une concurrence toujours plus forte pour les professionnels et une tension locative dopée par le marché touristique.
Les propriétaires semblent profiter de la période des jeux olympiques pour réaliser des locations courte durée. Pour 20% d’entre elles, les agences font face à une concurrence accrue des bailleurs individuels sur le marché de la gestion locative. Ces derniers préfèrent aujourd’hui retirer leurs biens pendant la période pour louer un beaucoup plus cher que le loyer actuel. L’Agence départementale d’information sur le logement (Adil) de Paris constate ainsi que le nombre de demandes d’enregistrement de meublés touristiques auprès de la Mairie de Paris est passé de 45.000 à 60.000 sur un an.
Les propriétaires semblent même prêts à tout pour mettre leur bien en location durant la période des Jeux Olympiques. Les témoignages de nombreux locataires exclus de leur logement affluent ces dernières semaines. Il y a une véritable hausse des expulsions abusives pour des motifs pas toujours justifiables par les propriétaires.
Dans ce contexte, les professionnels de l’immobilier constatent, impuissants, l’accélération de la tension locative en Île-de-France.
Les agences s’attendent à devoir faire face à une demande bien plus élevée avec les JO. 37% des sondés identifient devoir gérer un volume supérieur de demandes de renseignements et, pour 18%, des demandes en lien avec la location de courte durée. Il va donc falloir gérer tous les types de demandes.
Si 62% des agences ont décidé de ne rien faire de particulier pendant cette période des Jeux Olympiques et “d’attendre que cela se passe”, d’autres ont décidé d’agir afin de dynamiser leur activité de gestion locative. Ainsi, 15% affirment ajouter au contrat des clauses spécifiques liées aux Jeux Olympiques et 10% des professionnels interrogés ont mis en place des contrats courts ou très courte durée sur la période des Jeux.
Entre opportunités et craintes, la période va donc être charnière et l’après JO attendu. Comment réagiront les propriétaires après cette période ? Est-ce que tous les biens initialement loués sur de longues durées vont réintégrer le marché ?
Il y a un risque sur la tension locative et les agences risques d’être les grandes perdantes de ces Jeux Olympique de Paris.